En 2023, une étude de la DREES (Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques) a révélé que près de la moitié des infirmières en France jetait l'éponge après dix ans de carrière à l'hôpital en raison des faibles salaires, des conditions d'exercice et des volumes de travail.
La conclusion de cette statistique éloquente ? Si vous songez à vous reconvertir, vous n’êtes (vraiment) pas la seule…
Dans cette page, je vais vous montrer comment mettre à profit l’expérience acquise et les qualités développées au cours de votre carrière d’infirmière pour réussir ce changement, en vous aidant du concept de l’ikigai.
Table des matières
Les difficultés du métier d’infirmière
🤕 « Comment s’étonner que des infirmières sous-payées, en sous-effectif, agressées par des patients et leurs familles, et souvent victimes de maltraitance institutionnelle ne restent pas à l’hôpital ? » Cette question, elle n’est pas de moi mais bien du SNPI-CFE CGC, le Syndicat national des professionnels infirmiers.
Voici, de mon expérience et de ce que m’ont confié les infirmières et infirmiers que j’ai suivi(e)s, les principaux problèmes qui émaillent la profession.
Une charge de travail élevée
Les normes internationales imposent en moyenne entre 6 à 8 patients par infirmière en milieu hospitalier. En France, c’est fréquemment le double. Pas étonnant lorsqu’on sait que, toujours selon les données avancées par le SNPI-CFE CGC, le pays compte pas moins de 60 000 postes vacants !
« Métier en tension », « sous-effectif », « fermeture des lits » : derrière ces formules se cache une réalité, votre réalité. Vous bossez dur, vous bossez peut-être la nuit, les week-ends et les jours fériés. Et peut-être que ces horaires vous affectent jusqu’à l’épuisement, voire le burn-out.
Des salaires faibles
On ne va pas tourner longtemps autour du pot : parlons argent. Beaucoup des personnes que j’ai interrogées m’ont confirmé l’idée que je me faisais : le boulot d’infirmier, on ne le fait pas pour le salaire. On en a parfaitement le droit, mais ce n’est globalement pas l’idée qui domine.
Mais peut-être que pour vous, trop, c’est trop. Ou non, plutôt l’inverse : trop peu… c’est trop peu. La grille salariale des infirmiers en soins généraux évoque un salaire brut de départ de 2 077,41 euros, soit moins de 1 600 euros net par mois.
Malgré le dernier Ségur de la santé, le salaire français reste inférieur de 10 % au salaire infirmier européen – pour une complexité et des exigences pourtant identiques. De quoi ruminer beaucoup de frustration…
Des risques pour votre propre santé
Par sa définition même, le métier d’infirmière comporte des risques d'exposition à des maladies voire même des agressions de la part de patients instables. Des exemples que vous pouvez trouver dans des cas exceptionnels (gestion de l’épidémie de Covid-19, missions sur des zones de conflit si vous intervenez en tant qu’infirmier humanitaire ou militaire…) comme dans votre quotidien.
Une profession émotionnellement exigeante
J’avais entendu il y a quelques années une femme politique déclarer à la télévision que pour exercer son métier et, concrètement, ne pas craquer sous les attaques personnelles, misogynes et autres, il fallait avoir « le cuir bien tanné » (ce sont ces mots). Je crois que l’expression s’applique aussi parfaitement au boulot d’infirmière.
Parce que vous êtes souvent confrontée à des situations de vie ou de mort, à la douleur des patients et à la détresse des familles, vous êtes plus que légitime à développer une charge émotionnelle qui peut devenir accablante.
Une pression constante
Il y a certains secteurs professionnels où les erreurs valent plus cher qu’ailleurs. Si vous êtes boulanger, par exemple, et que vous rendez à un client une pièce d’un euro au lieu de 50 centimes, votre trésorerie (et surtout la sienne) pourra a priori s’en remettre…
Mais à l’inverse, les erreurs dans les soins de santé peuvent avoir des conséquences graves. Cette responsabilité constante peut générer un stress énorme, surtout lorsque les ressources et le personnel sont limités. Venir bosser chaque jour la boule au ventre, ce n’est peut-être plus votre truc…
Les qualités acquises grâce au métier d’infirmier
💪 Vous ne m’avez pas attendu pour conscientiser toutes les difficultés que j’ai énumérées à l’instant. Et, de la même manière, vous ne m’avez pas attendu pour savoir qu’infirmière ou infirmier reste un métier magnifique, en dépit de toutes les difficultés qu’il charrie.
Le but de ce qui va suivre est de vous montrer toutes les qualités que vous avez acquises pendant votre carrière, que vous ayez derrière vous 20 ans de pratique ou seulement quelques années depuis la fin de l’IFSI. Et si je vous les énumère, c’est parce que ces atouts vous seront précieux pour entamer une nouvelle expérience pro !
Empathie et compassion
Un homme à qui l’on révèle qu’il est atteint d’un cancer, une femme à qui l’on annonce le décès d’un proche, une personne qu’on aide à lutter contre ses addictions… Au fil des ans, vous avez sans doute développé une capacité profonde à comprendre et à ressentir les émotions des autres. Or, offrir un soutien émotionnel aux patients et à leurs familles, ça compte.
Communication
Patients et familles, aides-soignants et médecins : les infirmiers exercent une activité en étant tout sauf isolés. Communiquer clairement et efficacement avec ces différents acteurs est une compétence que vous avez dû continuellement affiner dans votre pratique infirmière. Un atout que tous n’ont pas !
Résolution de problèmes
Au cœur de leur pratique, les infirmières sont régulièrement confrontées à des situations complexes nécessitant une intervention rapide et efficace. Face à ces défis, qui relèvent souvent de l’imprévu, vous avez développé une capacité à penser de manière critique, à analyser rapidement une situation et à prendre des décisions éclairées.
Pour gérer une urgence médicale, pour adapter un plan de soins à un patient particulier, ou encore pour vous coordonner avec d'autres professionnels de la santé : la résolution de problèmes est un atout majeur de votre expérience !
Compétences organisationnelles
Dans l'environnement souvent imprévisible des établissements de santé, les infirmières sont amenées à jongler entre une multitude de responsabilités. Gérer simultanément plusieurs patients, chacun avec ses propres besoins médicaux, ses traitements et son historique, requiert une organisation sans faille.
Cet ensemble de compétences, peaufiné au fil des années, est transférable et hautement valorisé dans de nombreux autres secteurs et métiers !
Gestion du stress
Sans forcément exercer en tant qu’infirmière urgentiste au SMUR, vous bossez dans une profession où chaque seconde peut compter. Patient en détresse vitale, salle d'urgence bondée, douleur émotionnelle d'un patient ou de sa famille… Dans pareilles conditions, vous avez dû apprendre à rester calme, concentrée et réactive.
Cette compétence de gestion du stress constitue une aptitude précieuse qui se traduit dans n'importe quel contexte professionnel – ou personnel, d’ailleurs !
Reconversion : les métiers proches des soins infirmiers
🤝 Abandonner votre carrière d’IDE (infirmière ou infirmier diplômé(e) d’État) ne signifie pas nécessairement changer de carrière du tout au tout. Certains aspirent à un bouleversement radical, et je peux les comprendre. Mais d’autres, à l’inverse, n’envisagent pas de tirer un trait complet sur le secteur des soins et de la santé.
Si vous appartenez à cette seconde catégorie, voici une liste d’idées (absolument pas exhaustive !) pour vous montrer qu’une reconversion dans un secteur proche est possible.
Assistant(e) médical(e)
Qu’il ait lieu dans un cabinet privé ou dans une clinique, le travail d’assistant(e) médical(e) nécessite souvent une formation supplémentaire mais utilise des compétences similaires à celles d'une infirmière. En France, vous pouvez vous tourner vers un Certificat de Qualification Professionnelle (CQP).
Coordinateur(trice) de parcours en santé
Ses missions : établir, organiser et gérer des liens permettant l’optimisation de la prise en charge sanitaire, sociale et médico-sociale d’une personne dans un parcours de soins, et coordonner la réalisation d’une démarche pluridisciplinaire selon le projet de soins établi. Un Master 2 assorti d’une expérience en santé d’au moins trois années est nécessaire.
Éducateur(trice) de santé
L'éducateur ou éducatrice en matière de santé instruit les gens sur la prévention des maladies et sur l'adoption d'un style de vie sain. Il doit élaborer et mettre en œuvre des stratégies et programmes de promotion de la santé, concevoir et animer des ateliers avec des membres de la collectivité sur des sujets liés à la santé, ou encore offrir du soutien aux personnes ayant besoin d'aide dans diverses situations liées à la santé comme une grossesse ou une déficience.
Case manager
Le case manager, aussi appelé « intervenant-pivot » dans la langue de Molière, gère les dossiers des patients, en particulier dans les domaines de l'assurance ou des soins à domicile. Plus précisément, la création d’un lien de confiance entre le patient et le case manager permet un accompagnement rapproché (entretiens, appels téléphoniques, SMS, rencontres, médiations…) sanitaire, social et familial et, en même temps, de veiller à l’observance, la surveillance du traitement et la continuité des soins.
Consultant(e) en lactation
Les consultant(e)s en lactation sont des spécialistes de l’allaitement maternel et de la lactation humaine. Une formation sur le sujet vise à vous donner les capacités qui vous permettront de résoudre la majorité des problèmes d’allaitement.
Les autres secteurs où mettre à profit vos qualités d’infirmière
🔎 L’hôpital, public ou privé, les centre de PMI, les Ehpad ou encore les missions en intérim : vous en avez soupé ? Bon, la bonne nouvelle est que rien ne vous oblige à rester dans le milieu du care (ou du soin, en bon français).
Là aussi, je vous souffle quelques idées de métiers que vous pourriez parfaitement exercer en actionnant les bons leviers et en suivant les formations idoines. Tour d’horizon !
Formateur(trice) en entreprise
Fort(e) de vos compétences en communication et en organisation, vous pouvez parfaitement former un personnel sur de nombreux sujets liés à la santé et à la sécurité. En France, les organismes tels que l'AFNOR proposent des certifications pour devenir formateur.
Consultant(e) en gestion de crise
Je l’ai évoquée un peu plus haut et ce n’est pas pour rien : votre expérience en gestion du stress et résolution de problèmes peut être mise à profit pour aider les entreprises à gérer des situations de crise. L’ICP (Institut Catholique de Paris) propose une formation dans ce sens.
Conseiller(ère) en développement personnel
Avec votre sens aigu de l'écoute et votre capacité à comprendre les besoins émotionnels des autres, vous pouvez vous tourner vers le coaching ou le conseil en développement personnel. Ça peut inclure la fourniture de conseils de vie, la gestion du stress, ou encore l'aide à la réalisation d'objectifs personnels. Des formations en coaching ou en psychologie peuvent être les bienvenues…
Responsable des ressources humaines (RH)
Le ou la responsable RH veille au respect des obligations légales par son entreprise, en appliquant la réglementation relative au droit du travail. Il ou elle cherche à améliorer les conditions et l'organisation du travail au sein de l'entreprise.
L’atout que vous avez pour rejoindre les RH, c’est votre expérience en communication et en résolution de conflits. Des formations spécifiques sont recommandées, comme un diplôme obtenu en IEP (institut d’études politiques).
Médiateur(trice)
L'art de la médiation repose en grande partie sur l'écoute active, la communication empathique et la capacité à comprendre les différents points de vue pour faciliter un terrain d'entente.
Les infirmières, dans leur quotidien, sont souvent placées au centre de situations complexes où patients, familles et équipes médicales peuvent avoir des attentes ou des préoccupations divergentes. Vos compétences vous prédisposent à exceller en tant que médiateur ou médiatrice !
Après les soins infirmiers : trouver sa voie grâce à l’ikigai
🛣️ Vous vous êtes reconnu(e) dans une ou plusieurs des caractéristiques que j’ai listées tout au long de cette page ? Si vous êtes prêt(e) à changer de voie et à enfin trouver celle qui, après l’enseignement, répondra pleinement à vos attentes, alors je suis ravi de vous familiariser avec l’ikigai !
Ce qu’est l’ikigai… et ce qu’il n’est pas
L’ikigai est un concept holistique, c’est-à-dire qu’il s'intéresse au sujet dans sa globalité. Connu au Japon depuis des siècles, l'ikigai vous permet de trouver votre véritable essence… ou raison de vivre.
Sur internet, il est très souvent représenté par un schéma constitué de quatre cercles croisés :
1. ce que vous aimez : qu'est-ce qui vous motive et vous donne envie de bouger ?
2. ce que vous savez faire : quelles sont vos forces et vos expériences professionnelles ?
3. ce pour quoi vous pouvez être payé(e) : quelles sont, de manière réaliste, les possibilités de carrière qui pourraient vous offrir un revenu stable ?
4. ce dont le monde a besoin : quels sont les problèmes que vous aimeriez résoudre ?
En trouvant l'intersection de ces quatre domaines, vous seriez en mesure d’identifier votre ikigai et, ainsi, être automatiquement guidé(e) vers une carrière satisfaisante et épanouissante…
Je préfère vous le dire tout de suite : si ce schéma a eu le mérite de populariser le concept d’ikigai, il n’en demeure pas moins outrageusement simpliste ! (et surtout plagié sur un schéma qui n'a rien à voir avec l'ikigai,...)

Bref, tous ces coachs et pseudo "experts", vous vendent des coachings et des formations sans rien connaitre réellement de l'ikigai
Comme une impression de déjà vu, non ?
😉
Car tout au long de ma carrière de formateur et de chercheur à l'université, j'ai compris un truc essentiel dans ma propre pratique de l’ikigai :
L'ikigai est bien un concept psychologique mais aussi une philosophie de vie qu'il faut pouvoir comprendre au travers de la culture japonaise. L'un ne va pas sans l'autre.
Et autant vous dire que ces 7 années passées à la fac de psycho m'ont pas mal aidé à comprendre toutes les finesses de ce concept si unique.
Parce que l’ikigai comprend plusieurs dimensions psychologiques qui synthétisent parfaitement les différents besoins humains pour vous permettre d'identifier puis d'harmoniser ce qui est porteur de joie et de sens dans votre vie... et d'en faire éventuellement une activité professionnelle.
Comment trouver son ikigai ?
Trouver son ikigai, ou plutôt ressentir son ikigai, ça commence par adopter le bon état d’esprit (psychologie toujours) pour trouver sa voie.
C'est-à-dire ? Oser chercher son ikigai même si on en sait pas où on va, dépasser ses croyances limitantes (j'en avais moi aussi, je vous rassure) et cheminer avec confiance vers la découverte de votre ikigai.
Un point de départ ? Vous pouvez commencer par identifier vos "passions". C'est à dire ce qui vous fait réellement vibrer, qui suscite votre enthousiasme et votre créativité. Attention : vous devez distinguer vos intérêts profonds, des simples hobbies… Un petit numéro d’équilibriste !
Au-delà de vos "passions", vous devez ensuite mettre le doigt sur vos talents naturels (et pas uniquement des compétences que vous aurez couchés à la va-vite sur votre CV pour impressionner un recruteur). Avec un objectif final en ligne de mire : mettre en valeur dans le bon contexte ces talents uniques que vous possédez pour qu’ils vous permettent d'exprimer enfin votre potentiel !
Et un autre gros morceau : comment identifier ses valeurs personnelles ? Parce que c'est en connaissant précisément vos valeurs et la manière dont vous les exprimez que vous pourrez redonner un sens profond à votre vie et être aligné avec votre nouveau job.
Un bon conseil, ne parasitez pas la recherche de votre ikigai par des questions liées à l'argent (Comment vais-je vivre de mon ikigai, que puis-je pratiquer comme ikigai pour gagner de l'argent,...) Toutes ces questions trouveront seront plus facilement des réponses dès lors que vous aurez déjà identifié votre ikigai.
Démarrer votre reconversion professionnelle
🙂 Décidé(e) à laisser le boulot d’infirmier derrière vous et besoin d’aide pour vous reconvertir ? Mon métier est d’aider les professionnel(le)s de France et de Belgique à trouver leur voie grâce à l’ikigai. Voici comment.

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Je vous aide à inscrire votre projet professionnel dans un projet de vie global, qui prend en compte toutes les facettes de votre personnalité.
Comment je m’y prends ?
J’ai mis au point une formation incluant un accompagnement personnalisé appelé "Bilan de compétences Ikigai".
À l’issue de cet accompagnement, (finançable par CPF) si vous exercez dans le marché du travail français :
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